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14 janvier 2018 7 14 /01 /janvier /2018 16:32

Chère Emeline,

J’ai vécu une chose inouïe, incroyable, délectable, inattendue, admirable, étonnante… Bien, tu vas me dire que, encore une fois, je m’emballe, je me laisse aller à ma passion de conteuse, que, bref, j’exagère !

Eh bien non ! Enfin, à peine, bon, d’accord, un peu.

Tout compte fait, maintenant que tu m’as demandé de te conter mes faits et gestes pour t’aider à passer le temps alors que tu es clouée sur ton lit d’infirme… Non, pas d’infirme, tu n’aimes pas ce mot, donc alors que tu te prélasses sur ton canapé dans ton village loin de l’agitation des hommes… des femmes dans mon cas particulier.

Voilà, tu m’embrouilles et je ne sais plus où j’en suis. Donc j’ai rencontré un homme, pas ce que tu penses, tout bien tout honneur, peut-être mon futur directeur dont je sais s’il a tant d’honneur que cela, mais pour les biens, il ne doit pas en être démuni, vu la qualité de sa veste.

Et cet homme m’a demandé… a voulu savoir… m’a questionné… Alors je lui ai tout dit. Tout dit quoi ? Mais tout dit sur moi, évidemment. Trop peut-être, tu me connais, quand je commence, je ne peux plus m’arrêter, et ce sujet me tenait à cœur, mon cœur est si grand et en même temps si fragile… Tu continues à me lire ? Tu n’as pas encore posé ma lettre en levant les yeux au ciel, en te disant : elle parle encore d’elle ! Evidemment puisque c’était ce qu’il voulait et comme ne me déplais pas vraiment, j’avais beaucoup à raconter.

Tu dois te demander quelle était sa réaction : il me regardait d’un air posé, avec de beaux yeux bleu clair bordés de cils noirs épais qui ne sillaient pas et se plantaient dans mon regard vert. Tu sais combien mes yeux peuvent être ensorcelants, évidemment j’essayais d’y mettre le plus de mystère possible.

Au fur et à mesure de ma diatribe – j’adore ce mot, bien que je ne sache pas vraiment ce qu’il veut dire – je voyais un coin de sa lèvre droite – gauche pour lui, mais droite pour moi – qui se soulevait en un rictus fort plaisant.

Combien de temps suis-je restée avec lui ? Le temps m’a paru s’étirer longuement. Non, je ne l’ennuyais pas, il avait l’air très intéressé par mon récit. Et tu me connais, j’enjolivais ici, j’en rajoutais un peu là. Mais si, bien sûr qu’il m’a crue. Tout était parfaitement logique.

Comment j’étais habillée ? Tu veux vraiment tout savoir : très simplement, très soignée, ma robe n’était ni trop serrée ni trop large, ni trop courte ni trop langue, à la mode mais sans ostentation, mes chaussures avaient un petit talon, j’avais mis une bague discrète, pas un de ces cabochons énormes qui me couvrait deux doigts à la fois. J’étais vraiment presque parfaite. Tu en doutes. Tu ne savais pas que j’avais ce genre de vêtement dans ma garde-robe. Evidemment non, j’e l’ai emprunté à mon amie Violette.

Lorsque l’entretien a été fini, il s’est levé, très gentlemen, m’a remercié gracieusement et m’a raccompagnée à la porte ne me disant : « on vous écrira ». Tu vois, c’est prometteur, je crois que cette fois-ci je le décrocherai ce job. Je dis toujours cela ? C’est mon côté optimiste. Je sais, tu te dis que comme d’habitude, j’en ai trop fait. Non, je t’assure, j’étais parfaite, presque, à moins que ...

Tu vois, tu mets le doute dans mon esprit. Non, non, ça ira bien !

Bon, Emeline chérie, je t’embrasse et te tiendrais au courant de la suite. Prends bien soin de toi. Adeline.

 

 

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